jeansasportes.com logo
NewsKontakt
go back go back to main got to timeline

     about kinomichi

 

- Ma Rencontre avec un Maître Remarquable (lire en dessous, merci)
- My Meeting with a great master (see below)

---------------------

if you want to read some texts about Kinomichi®:


- 🇬🇧 in english

- 🇫🇷 en français


- 🇩🇪 auf deutsch


for any information about kinomichi as well as kinomichi class in Wuppertal,
please click here  http://www.kinomichi-wuppertal.de/main/kinomichi.php

--------------------------

« Ma Rencontre avec un Maître Remarquable »

nb: Le mot Maître est pris ici dans le sens de « sensei », mot japonais qui littéralement veut dire en japonais: « celui qui est né avant.. ». Nous avons la définition similaire aussi en Français: Personne qui possède à un degré éminent un talent, un savoir et qui est susceptible de faire école, d`être prise pour modèle.
Maître Noro n’a jamais exigé de ses élèves qu’il l’appelle « Maître ».

- « Alors le danseur, tout va bien? »
- « oui merci, tout va bien! »
- « c`est bien, continuez, dans vingt ans ce sera parfait »…

Trente cinq ans se sont passés, et bien entendu, c`est loin d`être parfait, mais la rencontre avec maître Noro fut l`une des rencontres les plus importantes de ma vie.

Tout cela a commencé á Dusseldorf, en Allemagne. Nous étions en 1983 et j`étais engagé comme danseur dans la compagnie de Pina Bausch depuis 1979. Cela faisait donc quatre années et je commençais á suffisamment me sentir bien dans le travail et dans ma nouvelle vie « Wuppertalienne », pour commencer á m`ouvrir aux autres domaines qui m`intéressaient, entre autres l`Aïkido.

Tout ce qui concerne le corps en mouvement est vraiment mon domaine de prédilection.
Lorsque j`étais enfant, mes professeurs d`école disaient á mes parents:
«  Il n`arrête pas de bouger.  S`il vous plait, pendant les week-end, emmenez le á la campagne pour qu`il courre le plus possible. Peut-être cela lui permettra de rester un peu plus calme sur sa chaise en classe.. »
Suivant ces conseils, mes parents ont eu la belle idée de m`emmener chez Monsieur Marissal qui était le professeur de judo á Casablanca. Quelques années de pratiques m`ont appris á rester un peu plus calme sur ma chaise, mais surtout m`ont fait découvrir l` »esprit de l`Art Martial ». Mon intérêt pour ce monde ne m`a pas abandonné jusqu`á aujourd`hui. Considérant que, entre mon enfance et aujourd`hui, ce sont passées maintenant une soixantaine d`années, je ne pense pas que cette intérêt ne m`abandonne un jour…

Je n`étais pas cependant un pratiquant chevronné, et ma pratique du Judo n`a duré que cinq années, jusqu`á la ceinture bleue. Engagé dans une équipe de volley-ball, j`avais délaissé la pratique du Judo, mais la philosophie qui en fait partie, a continué de me passionner et je lisais beaucoup de livres qui racontaient ce monde.
Plusieurs années plus tard, alors que j`étais étudiant en danse á Paris, c`est la lecture du livre de André Protin, « Aikido, une autre manière d`être » qui m`a donné envie d` »essayer » l`Aïkido.

Á nouveau plusieurs années se sont passées depuis la lecture de ce livre, et entre temps, j`étais donc membre de la compagnie de danse de Pina depuis quatre années. Le “Hasard“ faisant bien les choses, j`appris que l`un des plus grand maîtres d`Aïkido vivait et enseignait son Art á Dusseldorf. Cette ville est voisine de Wuppertal d`une trentaine de kilomètres, et dès que mon emploi du temps me le permit, je me présentais chez Maître Asai.

Je ne fus pas déçu. La pratique correspondait bien á ce qu`avait écrit André Protin, et maître Asai était un vrai maître japonais. Mon travail de danseur et les nombreuses répétitions et tournées avec la compagnie ne me permettaient pas de suivre régulièrement et souvent les cours de maître Asai, mais je restai fidèle pensant que « peu est quand même mieux que rien »..
Bien m`en pris et mon assiduité fut récompensée.
Comme je l`ai écrit précédemment, avant d`être un amoureux de la danse, je suis un amoureux du mouvement, et je ne pouvais pas limiter cet « amour » á une seule discipline, aussi passionnante soit-elle.
La pratique de l`Aïkido me permettait donc de, non seulement garder un bon équilibre avec la pratique de la danse, mais me permettait aussi de faire des progrès en danse, et même en danse classique!.
J`avais en effet commencé la danse bien tard, alors que j`avais un peu plus d`une vingtaine d`années, et mon corps, déjà un peu mal formé par les ravages de la puberté (scoliose, cyphose, et conséquences pas « cool » des positions trop « cool »), avait du mal á s`adapter aux positions contraignantes qu`exigeait la danse classique. La pratique de l`Aïkido, qui sera suivit par la découverte et la pratique du Tai-Chi deux années plus tard, me permis de découvrir le concept de circulation d`énergie et autres merveilles asiatiques.
Comme je le dis á mes élèves,
« ne me demandez pas ce qu`est l`énergie, je ne le sais pas  et je ne l`ai jamais vue, mais ce concept adapté au mouvement du corps m`a énormément aidé á mieux travailler mon corps quelque soit la discipline pratiquée; cela m`a beaucoup aidé á éviter de bouger de manière mécanique. »

C`est aussi par l`aïkido que je fis la connaissance de Ludger Müller et Miko Gottschalk. Deux pratiquants, élèves de maître Asai qui vivaient á Wuppertal. Ils vont devenir des amis, et plusieurs années plus tard, c`est dans leur magnifique Dojo á Wuppertal que je vais avoir la chance de pouvoir proposer mes cours de Kinomichi et de gymnastique « Jansannotaiso ».

Tout cela nous amène en 1985. J`ai donc deux petites années de pratique d`aïkido et je suis en train de pratiquer avec un élève de maître Asai qui lui est déjà très avancé. j`apprendrais plus tard que son surnom est « Yoyo ». Sa pratique était très douce et ses mouvements bien ronds; un plaisir !. Après le cours il me demanda si je serais là le lendemain ?:
- « non, je dois partir en tournée á Paris avec la compagnie de danse « 
- « á Paris ?, mais tu devrais le dire á maître Asai, il va peut-être te parler de maître Noro »..
Je n`avais aucune idée de qui était maître Noro, mais c`est ce que je fis immédiatement.
Maître Asai ne fis aucun commentaire á ce que je lui avait dis. Il pris une feuille de papier, écrit devant moi une lettre, toute en caractères japonais et me tendit la en disant:
- Oui, allez donc voir maître Noro de ma part et remettez lui cette lettre; á bientôt »

Me voilà donc á Paris avec ma lettre dans les mains devant un monsieur japonais qui m`accueille avec un immense sourire. Il lit la lettre que je lui ai remise et me regarde des pieds á la tête comme l`avait fait Pina Bausch quand je m`étais présenté la première fois á elle en lui disant que je voulais faire partie de sa compagnie. Il me dit d`aller me changer puis de le rejoindre sur le tatami.
Il n`y avait encore personne dans le dojo, et nous sommes assis á la japonaise en seiza sur le tatami á quatre mètres l`un de l`autre:
- « Alors comme cela vous êtes danseur? »
- « Oui maître, dans une compagnie en Allemagne. Nous sommes en tournée et maître Asai m`a conseillé de venir vous voir ».
- « Ah, maître Asai est un grand ami, nous vous connaissons depuis notre jeunesse ».

Entre temps une personne était montée sur le tatami. Il lui demanda de s`approcher et dit:
- « Madame Pillet, je vous présente monsieur danseur, vous allez vous occuper de lui »
C`est ainsi que je pris mon premier cours de Kinomichi avec Martine Pillet qui, trente cinq ans plus tard continue toujours á venir faire des stages de Kinomichi á Wuppertal.

Après nous avoir laissé pratiquer un certain temps, il s`approche de nous et demande:
- « Alors le danseur, tout va bien? ». C`est Martine qui répond:
- « oui, tout va bien! ». Puis il s`adresse á moi:
- « c`est bien, continuez, dans vingt ans ce sera parfait »…

Cette rencontre allait être le début d`une très belle aventure qui m`apportera, et m`apporte encore, autant de bienfaits et de bonheur que ma rencontre avec Pina.
Je dis souvent que j`ai eu trois grands maîtres qui m`ont profondément apportés dans ma vie. Après Pina, maître Noro est le deuxième, et quelques années plus tard, Kazuo Ohno, le grand danseur de Butoh (danse moderne japonaise) sera le troisième.
Bien sûr, dans ma vie, d`autres grands personnages et excellents professeurs vont aussi m`apporter des choses magnifiques et essentielles; je leur en serais toujours reconnaissant.



------------------------------------      tothetop